Piliers de l’islam

Piliers de l’islam (6)

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Le Pélerinage

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Tout sur le Hadj

Son statut, ses mérites, les conditions le rendant obligatoire, et la meilleure formule à choisir

 

La définition du Hadj :

 

D’un point de vue étymologique : le Hadjou le Hidj signifie : prendre une destination quelconque.1D’un point de vue terminologique : plusieurs définitions proches au niveau du sens lui ont été données dont entre autre :

Ibn Abî Hubaïra dans elIfsâh propose la définition suivante : « Il correspond à des œuvres déterminés accomplies dans un lieu déterminé à une période déterminée. »2 Les œuvres déterminés correspondent à tout ce que le pèlerin doit faire ou ne pas faire ; le lieu déterminé comprend la Sainte Mosquée et les différents sites du pèlerinage ; la période déterminée correspond à la saison du Hadj. Sheïkh Mohammed ibn Sâlih el ‘Uthaïmîn –qu’Allah lui fasse miséricorde – l’a défini ainsi : « Vouer l’adoration à Allah () en faisant les rites du pèlerinage conformément à la Tradition du Messager d’Allah (). »3

 

Le statut du Hadj :

 

Il compte parmi les cinq piliers sur lesquels repose l’Islam. Son aspect obligatoire puise ses origines dans le Coran, la Sunna, et le consensus.4 Quant au Coran, le Seigneur () révèle : Les hommes doivent envers Allah faire le Pèlerinage à la Maison Sacrée pour celui qui le peut.5 La préposition ‘Ala (pour) donne un sens impératif à la phrase surtout dans la situation où celui envers qui l’ordre est destiné (Allah en l’occurrence) est présent dans le contexte comme lorsqu’on dit par exemple qu’untel doit à untel de faire telle chose. Le Seigneur précise tout de suite après : Si quelqu’un veut renier, Allah se passe alors aisément de l'humanité. Ainsi, quiconque n’est pas convaincu de son aspect obligatoire est un mécréant.6 Allah () révèle également : Achevez pour Allah le Hadj et la ‘Umra.7 Au niveau de la Sunna, le Prophète () a dit : « L’Islam est fondé sur cinq piliers. » il a cité notamment le pèlerinage. D’après Abû Huraïra (), le Messager d’Allah () nous a fait un sermon dans lequel il a dit : « Ô gens ! Allah vous a imposé le Hadj alors faites-le.

  • Devons-nous le faire toutes les années cher Messager d’Allah ? demanda quelqu’un. Comme le Prophète () se taisait, il réitéra sa demande à trois reprises.

  • Si j’avais dis oui a-t-il déclaré finalement, cela vous aurait été imposé et vous n’auriez pu le faire. épargnez-moi des choses ajouta-t-il ensuite, dont je ne vous ai pas parlé. »8

Par ailleurs, la communauté s’accorde à reconnaître l’aspect obligatoire du Hadj qu’il faut effectuer au moins une fois dans la vie, pour toute personne capable de le faire.9

 

Les mérites du Hadj :

 

Bon nombre de Hadith parle des mérites du Hadj dont entre autre :

 

1- Selon Abû Huraïra () : « Quelle est la meilleure œuvre demanda-t-on au Prophète () ?

  • La foi en Allah et en Son Messager répondit-il.

  • Quelle est la meilleure œuvre ensuite ?

  • La guerre sur le sentier d’Allah.

  • Quelle est la meilleure ensuite ?

  • Le pieux pèlerinage. » 10

 

2- Selon Abû Huraïra (), j’ai entendu dire le Messager d’Allah () : « Quiconque accomplit le Hadj sans dire ou faire de mauvaises choses, il en revient comme le jour où sa mère l’a mis au monde. »11

 

3- La « Mère des croyants » ‘Âicha () s’est exclamée : « Cher Messager d’Allah ! Nous voyons que le Jihâd est la meilleure œuvre, ne devrions-nous pas le faire ?

- Le meilleur Jihâd toutefois, c’est un pieux pèlerinage. » 12

 

Le pieux pèlerinage selon certains savants, signifie qu’il est accepté ; selon d’autres il correspond à celui qui n’a été altéré par aucun péché ; selon d’autres enfin les définitions retenues sont proches les unes les autres au niveau du sens. Autrement dit, il correspond au Hadj accompli fidèlement par le pèlerin comme il a été prescrit et sous sa meilleure forme, mais certes Dieu Seul le sait !13

 

Les conditions rendant le Hadj obligatoire :

 

Les conditions à remplir pour que leHadj soit obligatoire sont au nombre de cinq : il faut être musulman, sain d’esprit, pubère, libre, et apte à le faire14 ; ces conditions sont reconnues à l’unanimité des savants.

 

Celles-ci se répartissent en trois catégories :

 

Premièrement : les conditions de validité (ou nécessaires) rendant l’aspect du Hadj obligatoire ; celles-ci sont au nombre de deux : l’Islam et la raison. Ainsi, le Hadj n’incombe ni au mécréant ni à la personne n’ayant pas sa raison. S’ils venaient à le faire, leur rite ne serait pas valide étant donné qu’ils ne sont pas concernés par les actes d’adoration.15

 

Deuxièmement : les conditions d’accomplissement (ou suffisantes) rendant l’aspect du Hadj obligatoire ; celles-ci demandent d’être pubère et d’être libre sans toutefois qu’elles soient nécessaires pour que le Hadj soit valide. Le pèlerinage accompli par un esclave ou par un enfant reste valide bien qu’il ne peut se substituer à Pèlerinage obligatoire (Hadj el Islam).16

 

Troisièmement : la condition rendant simplement l’aspect du Hadj obligatoire qui n’est autre que l’aptitude. Si une personne qui n’en a pas les moyens se lance dans l’aventure du Hadj sans provision ni monture, son rite est à la fois valide et accompli. Dans cet ordre, la personne qui se force à prier debout ou à jeûner alors qu’elle n’en est ni capable ni astreinte, se verra valider son rite.17

 

Deux conditions sont sujettes à divergence :

 

  1. La sûreté de la route : c’est-à-dire que la route ne doit pas être entravée par un ennemi ou autre.

  2. L’accessibilité du parcours : cela signifie qu’il faut remplir les conditions requises et pouvoir voyager dans les temps.18

 

Les différentes formules du Hadj

 

La définition de Nusuk19 d’un point de vue étymologique : il correspond à l’adoration et à tous les actes voués à Allah () en général ; la Nasîkaétantl’immolation.20D’un point de vue terminologique : el Mutli’ nous apprend queles Nusuk représentent tous les rites de la religion. Avec l’usage, ce terme s’est appliqué spécifiquement au Hadj en raison de la nombreuse variété de rites consacrée à cette occasion.21 Il existe trois formules (Nusuk) du Hadj :le Tamattu’, le Qirân, et l’Ifrâd.22

 

Le Tamattu’ :

 

Etymologiquement : le Tamattu’ signifie jouir d’une chose.23D’un point de vue terminologique :il correspond à se sacraliser seulement pour la ‘Umra à partir du Mîqât au cours des mois du Hadj. Après la ‘Umra, le pèlerin se sacralise la même année pour le Hadj.24 Cette formule est intitulée ainsi car le pèlerin à la liberté de jouir entre la fin de la ‘Umra et le début du Hadj, de tout ce qui lui est interdit durant la sacralisation. D’autre part, le pèlerin peut jouir d’effectuer deux rites au cours d’un seul voyage.25

 

Le Qirân :

 

Etymologiquement : le Qirân consiste à réunir entre deux choses en général. Autrement dit il signifie ici joindre entre le Hadj et la ‘Umra.26D’un point de vue terminologique : il consiste à réunir entre le Hadj et la ‘Umra lors d’une seule sacralisation ou bien à se sacraliser pour la ‘Umra pour ensuite introduire le Hadj dans son rite avant d’entamer le Tawâf.27 Dans l’usage, les anciens emploient le termeTamattu’ pour exprimer la formule du Qirân. Ibn ‘Abd el Bar fait remarquer en effet : « Le Qirân est une forme de Tamattu’ également car le pèlerin peut jouir de faire deux rites en un seul voyage. »28

 

L’Ifrâd :

 

Etymologiquement : le terme Fard désigne une unité impaire et un élément seul, dont Afrâd est le pluriel. Farada Yafrudu du même registre que Qatalasignifie devenir seul. Afrada signifie rendre seul. Par conséquent séparer le Hadj de la ‘Umra consiste à rendre seul chacun de ses deux rites29D’un point de vue terminologique : il consiste à se sacraliser uniquement pour le Hadj.30

Le Qirân et l’Ifrâd ont les mêmes rites pour les trois grandes références Mâlik, Shâfi’i, et Ahmed. Il suffit pour le Qirân de faire un seul Tawâf (l’un des piliers du Hadj) et de se contenter des rites du Hadj ; les rites de la ‘Umra s’intègrent ainsi à ceux du Hadj. Par contre, les Hanafites impose pour le Qirân de faire deux Tawâf et deux Sa’î (parcourt) entre Safa et Marwa. Ils considèrent que les rites de la ‘Umra n’entrent pas dans ceux du Hadj. Selon eux, la ‘Umra précède le Hadj sauf au moment de la sacralisation car ils se rejoignent à ce moment précis.31

 

Le choix entre les différentes formules

 

Plusieurs savants mentionnent qu’il est autorisé à l’unanimité de choisir l’une des trois formules du Hadj pour toute personne responsable en règle générale. Mais, en réalité, il n’est pas concédé à ces fameux savants que l’autorisation de se sacraliser en choisissant n’importe laquelle des trois formules, fasse l’unanimité des opinions. Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne en effet : « Il est certifié selon ibn ‘Abbâs et une partie des anciens que leTamattu’ est obligatoire. Selon eux, quiconque fait le Tawâf et leSa’î se désacralise automatiquement s’il n’a pas emmené son offrande avec lui, qu’il ait l’intention de le faire ou non. Pour eux, le Tamattu’ est désigné à tous le monde. Cette tendance est celle d’ibn Hazm et d’autres littéralistes. »32

 

Deux opinions sont donc à recenser dans cette question : La première : il est autorisé de se sacraliser en choisissant n’importe laquelle des trois formules selon l’opinion de la plupart des savants parmi les Compagnons, leurs successeurs, et les générations suivantes. Cette opinion est celle des références des quatre écoles de Fiqh. La deuxième : quiconque n’emporte pas son offrande avec lui ne peut prendre la formule de son choix ; seul le Tamattu’ lui est désigné selon ibn ‘Abbâs et ses disciples, et les littéralistes ; ibn el Qaïyam penche aussi pour cette opinion…33

 

En définitive, désigner laquelle des formules du Hadj est la meilleure, cela dépend de la situation du pèlerin. Si ce dernier entreprend un voyage pour la ‘Umra et un autre pour le Hadj, il vaut mieux pour lui de faire l’Ifrâd que de réunir les deux rites dans un seul voyage, à travers le Tamattu’ ou le Qirân. Par contre, s’il décide de réunir les deux rites dans un seul voyage, il vaut mieux qu’il fasse le Tamattu’ s’il n’emporte pas d’offrande avec lui. Tandis que s’il emporte son offrande avec lui, il vaut mieux le cas échéant faire le Qirân. Dans cet ordre, si après avoir consacré un voyage pour la ‘Umra, il décide d’en faire un autre pour le Hadj, il est préférable pour lui de faire le Tamattu’ car il est meilleur d’additionner deux ‘Umra avec un Hadj qu’une seule ‘Umra avec un Hadj.

 

Extrait de El Qawl el Haq fî Nusuk el Hadj e-ladhî Ahrama bihi khaïra el Khalq ()ma’a Baïân Nusuk el Hadj el Ukhar… du Sheïkh ‘Abd e-Salâm e-Sahaïmî.

 

Traduit par : Karim Zentici

Article pour Islam.house

1El Mish el Munîr (1/121) et el Qâmûs el Muhît (223).

2 El Ifsâh (1/262).

3 E-Sharh el Mumti’ ‘alâ Zâd el Mustaqni’ (7-8/8).

4El Mughnî d’ibn Qudâma (5/5).

5La famille de 'Imrân ; 97

6Sharh el ‘Umda (1/76).

7La vache ; 196

8 Voir Sharh Muslim de Nawawî (9/100-101).

9El Mughnî (6/5), el Ijmâ’ d’ibn el Mundhir (p. 53), el Ifsâh (2/262), et el Hâwî (6/4).

10 Voir Fath el Bârî (3/381).

11 Voir Fath el Bârî (3/381).

12 Voir Fath el Bârî (3/381).

13 Voir Fath el Bârî (3/381).

14 Les avis sont partagés pour délimiter l’aptitude en question. Certains savants assument que la présence du mari ou du tuteur pour la femme au cours du voyage est une condition d’aptitude la concernant de sorte que si la femme n’a pour l’accompagner au Hadj ni son mari ni aucun tuteur, elle n’est pas considérée apte à le faire selon la tendance de l’Imam Ahmed et d’Abû Hanîfa. Voir : el Mughnî (5/30) et Mukhtasar ikhtilâf el ‘Ulamâ (2/57).

Pour l’Imam Mâlik et Shâfi’i, la présence du mari ou du tuteur auquel le voyage de la femme est astreint, n’est pas une condition pour lui rendre l’aspect du Hadj obligatoire. La femme peut en effet aller à la Mecque accompagnée de personnes de confiances. Voir Bidâyat el Mujtahid (5/278-279) et el Majmû’ (7/86). En réalité, le pèlerinage n’incombe à la femme qu’en présence d’un tuteur, elle n’a pas le droit de voyager sans la présence d’un tuteur ou de son mari conformément aux paroles du Prophète () : « Il n’est pas permis à la femme croyant en Allah et au Jour Dernier de voyager sans tuteur. » Rapporté par el Bukhârî et Muslim. Voir : Fath el Bârî (4/72) et Sharh Muslim de Nawawî (9/103).

15 C’est-à-dire tant qu’ils sont dans cette situation ; le Hadj n’est pas valide pour celui qui n’est pas musulmans avant qu’il n’embrasse l’Islam, et pour celui qui est atteint de folie avant qu’il ne recouvre la raison.

16 Autrement dit, lorsque l’enfant atteint la puberté ou que l’esclave est affranchi, ils doivent s’acquitter du pèlerinage qui leur incombe (N. du T.).

17 Voir ses conditions dans : el Mughnî (5/6-7), el Ifsâh (1/262), el Muhadhdhib ma’a el Majmû’ (2/7), et el Hâwî (5/4).

18 Idem.

19 Qui a le sens de rite mais que nous traduisons dans ce contexte par formule (N. du T.).

20El Mish el Munîr (2/603) et el Qâmûs el Muhît (1233).

21El Mutli’ ‘alâ Abwâb el Muqni’ (p. 156).

22El Mughnî (5/82).

23El Mish el Munîr (2/562).

24El Mughnî (5/82) et el Majmû’ (7/171).

25Fath el Bârî (3/423) et Sharh el ‘Umda d’ibn Taïmiya (1/480).

26El Mish el Munîr (2/500) et el Qâmûs el Muhît (1579).

27El Mughnî (5/82) et Fath el Bârî (3/423).

28E-Tamhîd (8/354).

29El Mish el Munîr (2/466).

30El Mughnî (5/282) et Fath el Bârî (3/423).

31 Voir Sharh Muslim de Nawawî (8/141), el Isrâr d’Abû Zaïd (278) dans Kitâb el Manâsik, et el Ifsâh (1/263).

32Majmû’ el Fatâwa (26/94). Voir el Mahallâ (7/99), Sharh Muslim de Nawawî (8/229-230), et Zâd el Ma’âd (2/186).

 

33 Voir les références précédentes et Zâd el Ma’âd (2/193). Cette opinion est également celle de Sheïkh el Albânî –qu’Allah lui fasse miséricorde – (voir : Hujat e-Nabî () p. 10).

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L'Aumône Légale

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L'obligation de la Zakât

 

 

 

Shaykh Sâlih Al-Fawzân

 

Sachez, qu'Allah vous accorde ainsi qu'à moi le succès, qu'il est nécessaire de connaître en détails les règles de la Zakât, ses conditions, à qui elle est obligatoire et à qui elle revient, et quel en est le montant.

 

La Zakât est un des piliers de l'islam et de ses grands fondements, comme le montrent les preuves du Coran et de la Sunna. Allah a lié la Zakât à la prière dans Son Livre en 82 endroits, ce qui montre sa grande importance et son lien fort avec la prière. Ceci, au point que le Véridique de cette Communauté et le successeur du Prophète (salallahu' alayhi wasallam), Abû Bakr As-Siddîq, a dit : « Je combattrai celui qui dissociera la prière de la Zakât. »

 

Allah dit : « Accomplissez la prière, acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui

s'inclinent. » (Al-Baqarah : 43)

« Accomplissez la prière et acquittez la Zakât. » (Al-Baqarah : 110)

« Si par la suite ils se repentent, accomplissent la prière et acquittent la Zakât, alors ne

leur faites aucun mal » (At-Tawbah : 5)

 

Et le Prophète a dit : « L'islam est bâti sur cinq : l'attestation qu'il n'y a de divinité digne d'être

adorée qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah, l'accomplissement de la prière,

l'acquittement le la Zakât, le pèlerinage à la Maison sacrée et le jeûne du mois de Ramadan. »

(Al-Bukhârî et Muslim)

 

Les musulmans sont unanimes sur son caractère obligatoire, qu'elle est le troisième pilier de l'islam, la mécréance de celui qui renie son caractère obligatoire et le combat contre celui qui refuse de la donner. Elle a été rendue obligatoire en l'an deux de l'Hégire. Le Prophète (salallahu' alayhi wasalam) envoya des agents pour la récolter et la recouvrer, afin qu'elle parvienne à ceux qui la méritent, ce qui fut aussi la sunna des califes bien guidés et des musulmans après eux.

 

La Zakât est un acte de bienfaisance envers les créatures d'Allah, c'est aussi une purification des biens de toute souillure, une protection contre les fautes et une adoration du Seigneur. Allah dit : « Prélève de leurs biens une aumône par laquelle tu les purifies et les élèves, et invoque pour eux. Ton invocation est un apaisement pour eux. Et Allah entend parfaitement et Il sait tout. » (At-Tawbah : 103). De plus, c'est une purification des âmes contre l'avarice et une épreuve pour le riche qui doit se rapprocher d'Allah en donnant une partie de ce qu'il aime parmi ses biens.

 

Allah a rendu la Zakât obligatoire sur les biens qui apportent le réconfort et multiplient la prospérité et le profit, comme ce qui provient des troupeaux et des grains, des transactions commerciales comme l'or, l'argent ; et les biens destinés à la vente. Allah a fixé le montant de la Zakât en fonction du labeur accompli pour obtenir le bien sur lequel on va s'en acquitter. Il a rendu obligatoire de donner un cinquième de la valeur des trésors (découverts), un dixième de ce qui ne nécessite un effort qu'une des deux parties ce qui est arrosé uniquement par la pluie un vingtième de ce qui nécessite un effort des deux parties, et un quarantième de ce qui nécessite beaucoup d'efforts et de changements comme les espèces et les biens destinés à la vente.

 

Allah a nommé cette aumône Zakât car elle purifie (du verbe zakkâ, yuzakkî, purifier) l'âme et les biens. Ce n'est pas une amende ou un impôt qui diminue les biens et nuit à celui qui donne, au contraire elle augmente les biens d'une manière dont l'individu ne s'attend pas. Le Prophète a dit : « Jamais des biens n'ont été diminués par une aumône. » (Muslim)

 

Dans la Législation, la Zakât est donc un devoir obligatoire sur un bien particulier, qui revient à une catégorie de gens donnés en un temps déterminé — qui est de posséder ces biens une année entière sur les troupeaux, les espèces et les biens destinés à la vente ; lors de la récolte pour les cultures, le miel (il y a une divergence sur cet avis), donner une part des minerais (en dehors de l'or et de l'argent il y a une divergence) ; et le coucher du soleil de la nuit du 'Îd pour Zakât Al-Fitr.

 

La Zakât est obligatoire au musulman s'il remplit cinq conditions :

 

1 – la liberté. La Zakât n'est pas obligatoire à l'esclave car il n' a pas de biens propres, et ce qu'il possède appartient à son maître, ainsi sa Zakât doit être acquittée par son maître.

 

2 – Que le propriétaire des biens soit musulman. La Zakât n'est pas obligatoire au mécréant, on ne lui demande pas de s'en acquitter car c'est une adoration et une obéissance à Allah, et le mécréant ne fait pas partie de ceux qui adorent (se rapprochent) et obéissent à Allah. Ceci car la Zakât demande une intention (niyah, en toute pureté pour Allah) qui n'est pas présente chez le mécréant. Quant au fait de dire qu'elle lui est malgré tout obligatoire, qu'il est concerné par l'ordre d'Allah et qu'il sera châtié dans l'au-delà pour l'avoir délaissée, c'est un sujet de divergence entre les savants.

 

Dans le hadith de Mu'adh ibn Jabal : « Appelle-les à attester qu'il n'y a de divinité digne

d'adoration qu'Allah et que Muhammad est le Messager d'Allah — puis il cita la prière — et s'ils

t'obéissent en cela, apprends-leur qu'Allah leur a imposé un aumône prise de leurs riches et donnée à leurs pauvres. » (Al-Bukhârî et Muslim)

Il a donc fait de l'islam une condition d'obligation de la Zakât.

 

3 – Posséder le minimum (Nisâb). Elle n'est donc pas obligatoire en deçà, et c'est une valeur connue dont le détail viendra (la valeur de 83g d'or), que le propriétaire soit jeune ou âgé, fou ou doué de raison, ceci car les preuves sont générales.

 

4 – Réellement posséder le bien et que celui-ci ne soit pas lié au droit d'un tiers. Il n'y a

donc pas de Zakât sur les biens que l'on ne possède pas vraiment, comme l'argent acquis par une dette.

 

5 – Posséder ce bien pour la durée d'une année, d'après le hadith de 'Â'ishah : « Pas de Zakât sur les biens pour lesquels une année ne s'est pas écoulée. » (Ibn Majâh)

 

Ceci pour tout ce qui ne sort pas de la terre comme les grains ou les fruits. Par contre pour tout ce qui sort de la terre, il faut verser la Zakât lors de la récolte, et il ne faut pas attendre un an. Cette durée n'est une condition que pour les espèces (l'argent), les troupeaux, les biens destinés à la vente, par facilité pour son propriétaire afin qu'il puisse pleinement faire fructifier ses biens.

Quant aux petits des troupeaux sur lesquels il faut payer Zakât et les bénéfices du commerce, le temps (pendant lequel il faut les posséder) est celui des biens desquels ils sont tirés, il n'est donc pas nécessaire d'attendre une année entière si la valeur des biens dont ils sont tirés a atteint le Nisâb. Si ce n'est pas le cas, la période commence dès qu'on atteint le Nisâb.

Celui qui a prêté de l'argent à un pauvre, donne la Zakât sur cette somme une seule fois lorsqu'il la récupèrera, d'après ce qui est authentique des paroles des savants. Mais s'il a prêté à un riche, il doit payer la Zakât sur cette somme chaque année.

Quant aux autres biens acquis et utilisés, il n'y a pas de Zakât dessus, comme les maisons habitées, les vêtements ordinaires, les meubles de la maison, les voitures et les bêtes montées et utilisées.

Quant aux biens destinés à la location, comme les voitures, les magasins et les maisons, il n'y a pas de Zakât sur le bien lui-même mais sur les bénéfices de la location, si cela atteint la valeur du Nisâb, seuls ou ajoutés aux autres biens possédés depuis un an.

 

Si celui qui doit d'acquitter de la Zakât meurt avant d'avoir pu le faire, ses héritiers doivent le faire pour lui, car c'est un devoir obligatoire qui ne disparaît pas avec la mort. Cela reste une dette pesant sur le mort et dont il faut d'acquitter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'Aumône légale par Sheïkh ibn Bâz ( rahimahou Lahou, qu'Allah l'ait en Sa Miséricorde )

 

 

Louange à Allah le Seul ! Que la Prière et le Salut soient sur celui après qui il n’y aura plus de Prophète, ainsi que sur ses proches et ses Compagnons !

 

 

Bon nombre de musulmans prennent à la légère la façon dont ils versent l’Aumône. Cette négligence à l’origine de certaines illégalités nous a poussé à composer ce traité qui sert de recommandation ; il rappelle notamment aux adeptes de l’Islam qu’ils doivent scrupuleusement se conformer aux règles établies par le Législateur dans un domaine des plus importants de leur religion. La Zakât en effet fait partie intégrante des cinq piliers indispensables à la fondation de la dernière des religions comme le confirme le Prophète (sallallahu alayhi wa sallama) à travers ses dires : « L’Islam est fondé sur cinq (piliers) : attester qu’il n’y a d’autre dieu en dehors d’Allah et que Mohamed est le Messager d’Allah, observer la Prière, verser l’Aumône, jeûner le mois de Ramadhan, et accomplir le pèlerinage. »[1] L’Aumône « Légale » est l’un des mérites qui met le plus en valeur l’Islam. Génératrice d’avantages innombrables, celle-ci permet de prendre en charge les affaires de ses adeptes en général mais surtout des nécessiteux en palliant à certains de leurs besoins.

 

Parmi ses mérites, elle permet notamment de souder les liens entre le riche et le pauvre, car l’homme est naturellement attiré vers son bienfaiteur. Elle permet également à l’individu de se purifier et de s’épanouir. Elle le forge à se débarrasser de défauts tels que l’avarice et la cupidité comme le signale le Noble Coran à travers le verset suivant : Prend sur leur bien une aumône pour les purifier et les élever.[2] Entre autre, elle inculque au musulman l’esprit de générosité, d’altruisme, et de compassion envers les déshérités. Elle suscite entre autre la bénédiction, l’abondance, et une compensation d’Allah des biens sacrifiés comme Lui-même le révèle : Vous ne dépensez pas une chose sans qu’Il ne vous ld rende alors qu’Il est le meilleur Dispensateur.[3] Le Prophète (sallallahu alayhi wa sallama) déclare aussi dans un hadith : « Allah Tout-puissant a dit : Ô fils d’Adam ! Dépensez (dans les bonnes œuvres), il sera dépensé pour vous en retour… » Il existe bien d’autres avantages liés à ce rite.

 

Les Textes font mention de la menace terrible prévue à l’encontre de ceux qui en sont avares ou négligents lorsqu’il faut la sortir. Allah le Très-Haut dit en effet : Ceux qui amassent l’or et l’argent sans le dépenser sur le chemin d’Allah, annonce-leur un châtiment douloureux. Le jour où ces trésors seront portés à incandescence dans le feu de l’Enfer et que leur front, leurs flancs et leur dos en seront brûlés. Voici ce que vous avez amassé pour vous- mêmes ; goûtez ce que vous amassiez..[4] Ainsi, tout argent dont une partie n’est pas réservée à l’aumône est considéré comme un trésor thésaurisé qui sera la cause du châtiment le Jour de la Résurrection comme le précise le propos authentique où le Prophète a dit (sallallahu alayhi wa sallama) : « Quiconque possède de l’or ou de l’argent sans en verser une part, il lui sera étendu le Jour de la Résurrection une plaque en feu cuit dans les flammes de la Géhenne pour lui marquer les côtes, les tempes, et le dos. Toutes les fois où celle-ci se refroidit, elle y est replongée tout au long d’un jour qui vaut cinquante mille ans, et cela jusqu’au moment où débutera le Grand Jugement. Dès lors, il verra sa place soit au Paradis soit en Enfer. »

 

Il a mentionné ensuite (sallallahu alayhi wa sallama) les propriétaires de chameaux, de vaches, et de moutons qui ne versent pas leur Zakât ; il a informé qu’ils en seront châtiés le Jour de la Résurrection.

 

Il est authentifié notamment que le Prophète a dit (sallallahu alayhi wa sallama) : « Quiconque à qui Allah a comblé d’argent n’en verse pas l’Aumône, il lui sera représenté un serpent sans poils (à la tête lisse) ayant deux points noirs (à la place des yeux) qui lui entourera le cou le Jour de la Résurrection et le prendra ensuite par ses deux maxillaires (c’est-à-dire ses mâchoires) pour lui crier : C’est moi ton argent ! C’est moi ton trésor ! Il a récité ensuite la Parole d’Allah (sallallahu alayhi wa sallama) :les gens avares avec les faveurs qu’Allah leur a comblées ne doivent pas penser que c’est un bien pour eux. C’est plutôt pour eux un mal. Il Leur sera entouré au cou l’objet de leur cupidité le Jour de la Résurrection.[5] »

 

La Zakât concerne donc quatre domaines différents :

 

Les graines provenant de la terre et les plantations, les bêtes qui vont au pâturage, l’or et l’argent, et les produits consacrés à la vente. Chacune de ces catégories concède une limite (le nissâb) en dessous de laquelle la Zakât n’est pas réclamée.

 

La limite des cultures de la terre et des arbres est de cinq Wasaq. Un Wasaq correspond à soixante Sa’ (de la mesure du Prophète (sallallahu alayhi wa sallama). La quantité imposée en dattes, raisins secs, blé, riz, orge, etc. est de trois cent Sa’ (de la mesure du Prophète (sallallahu alayhi wa sallama) qui correspond à quatre poignées remplies en prenant la main d’un homme normalement constitué. Il incombe de prendre un dixième pour les palmiers ou les cultures qui ont la particularité de s’arroser sans difficulté grâce aux pluies, aux fleuves, aux sources, etc. Par contre, si l’arrosage demande un effort et du matériel à l’exemple des moulins ou des machines pour extraire l’eau, etc. il incombe la moitié d’un dixième comme il l’est rapporté par le Messager d’Allah (sallallahu alayhi wa sallama) à travers un Hadith authentique.      

 

Concernant la part fixée pour le bétail, celle-ci a clairement été exposée à travers les Propos prophétiques authentiques. Il est possible du reste pour la personne voulant posséder plus de bétail, d’interroger les gens de sciences sur le sujet. Si ce n’était notre intention d’être bref, nous aurions cité chacun de ces quotas en détail pour que l’information soit plus complète.

Quant à l’argent, sa limite est fixée à cent quarante Mithqâl (soit 25g environ). Cela correspond en monnaie arabe saoudienne à cinquante six Rials.

La limite de l’or est de vingt Mithqâl. Cela correspond en Livre saoudienne à onze Livres et trois septièmes de Livre. En gramme, cela fait quatre vingt douze grammes. Il incombe de verser le quart d’un dixième (2.5%) pour celui qui posséderait la quantité correspondante pour l’un de ces deux métaux ou bien qui les posséderait tous les deux, dans la mesure où il a gardé cette quantité la durée d’un an. Par ailleurs, le bénéfice dépend de la somme initiale, il n’est pas besoin de faire un nouveau calcul pour délimiter sa durée, dans la mesure où la somme initiale remplit les conditions voulues. Concernant le statut du papier-monnaie équivalant en or ou en argent, que les gens utilisent aujourd’hui pour leurs échanges (Dinar, Dirham, Dollars, etc.), si leur valeur atteint la quantité en or dans une limite d’une année entière, il faut verser la Zakât.

Parmi les monnaies fiduciaires, il faut compter les bijoux en or et en argent pour femme ; surtout si le quota a été atteint et si une année entière est passée. Il leur correspond donc la Zakât, même s’ils sont prévus à des fins usagés ou pour les emprunts d’après la plus probable des opinions recensées par les savants conformément au sens général qu’indique le Propos prophétique : « Quiconque possède de l’or ou de l’argent sans en verser une part, il lui sera étendu le Jour de la Résurrection une plaque en feu, etc. » En outre, comme il est certifié, le Prophète (sallallahu alayhi wa sallama) a dit à une femme  l’ayant vu porter au poignée un bracelet en or : « Est-ce que tu en prévois l’aumône ?

-         Non, répondit-elle.

-         Voudrais-tu qu’Allah te réserve deux bracelets en feu le Jour de la Résurrection a-t-il rétorqué pour te les entourer avec ! dès lors, elle les a jetés, et a déclaré :

-         Ils sont pour Allah et Son Messager. »[6]   

 

Il est certifié également qu’Ûm Salama –qu’Allah l’agrée – revêtait des bijoux en or. Elle a demandé la chose suivante : « Ô Messager d’Allah ! Cela fait-il partie des richesses accumulées ?

-         Si tu en as une quantité soumise à l’aumône que tu verses, cela ne fait pas partie des richesses accumulées. » Il existe maints d’autres Hadiths dans ce sens.

 

Concernant les marchandises, ce sont les produits consacrés à la vente. Leur estimation se fait en fin d’année, il faut en sortir un quart d’un dixième du montant total ; celui-ci peut correspondre plus ou moins au prix coûtant conformément au Hadith où Samura raconte : « Le Messager d’Allah nous ordonnait de sortir la Zakât pour des produits prévus à la vente. »[7]

 

Dans ce registre, il y a les lots de terrains prévus à la vente, ainsi que l’immobilier, les voitures, les pompes à eau (puits, forage), et toute sorte de marchandises destinées à la vente. Quant à l’immobilier non destiné à la vente comme les locations, la Zakât est prélevé après un an sur le montant total de la location, mais elles ne sont pas concernées par cet impôt en elle-même étant donné qu’elles ne sont pas disposées à la vente. En outre, les voitures à usage privé ou les taxis ne sont pas soumis à la Zakât si elles ne sont pas apprêtées à la vente, car les propriétaires les ont achetés uniquement pour leur usage personnel.

Or, si le propriétaire d’un taxi ou autre accumule une somme équivalent au minimum du quota requis pour la Zakât, il doit le cas échéant la verser si l’année écoulée est passée. Peu importe la façon dont il utilise ses économies : les dépenses en ménage, frais de mariage, achat de lot de terrain, remboursement des dettes, etc. cela, en raison du sens général qu’expriment les Textes imposant sans distinction la Zakât pour tout ce genre de choses.

 

L’opinion la plus pertinente des savants précise que les dettes ne sont pas un frein à la Zakât comme nous l’avons vu. Dans cet ordre, nous pouvons recenser l’argent des orphelins ou des handicapés mentaux soumis également à la Zakât pour la majorité des savants si le quota est effectif dans la limite d’une année entière écoulée. Il incombe à leurs tuteurs respectifs de la sortir à leur place au bout de 365 jours conformément au sens général des Textes. A titre d’exemple, il y a le Hadith selon lequel le Prophète (sallallahu alayhi wa sallama) a dit à Mu’âdh lorsque ce dernier l’a envoyé au Yémen : « Allah leur a imposé de prélever l’aumône sur leur argent que l’on prend aux riches pour redistribuer aux pauvres. »

 

La Zakât est un droit qui appartient à Allah. Il n’est donc pas permis de favoriser certaines personnes qui légitimement n’en sont pas bénéficiaires. L’individu ne doit pas non plus se l’accaparer pour un intérêt personnel quelconque ou pour parer un mal éventuel ni chercher par son biais à protéger son argent ou de s’acquitter d’un blâme. Le musulman doit cependant veiller à distribuer la Zakât aux ayants droit étant donnés qu’ils en sont les bénéficiaires non pour une autre raison. Il doit  la verser avec plaisir et avec sincérité envers Allah afin de s’acquitter de sa responsabilité, de mériter une récompense immense et pour qu’Allah lui rende en mieux. Le Très-Haut (sallallahu alayhi wa sallama) a mis en lumière dans Son Noble Livre les différentes catégories bénéficiaires de la Zakât en disant : Les aumônes sont pour les pauvres, les indigents, ceux qui les prélèvent, ceux que l’on rallie, les esclaves, les submergés de dettes, pour le sentier d’Allah, et les voyageurs (en détresse), cela par ordre d’Allah. Allah est certes Savant et Sage.[8]  En ayant conclu ce Noble Verset par ces deux Noms Illustre, le Seigneur (sallallahu alayhi wa sallama) fait remarquer à Ses serviteurs qu’Il est Savant de leur situation en distinguant qui parmi eux mérite de percevoir la Zakât de celui qui ne le mérite pas. Il est Sage dans Ses Lois et Sa Prédestinée. Il ne fait que mettre les choses à leur place adéquate même si certaines gens ne pénètrent pas certains mystères de Sa Sagesse. Le but, c’est de faire adhérer Ses serviteurs à Sa Législation et de les faire soumettre à Sa Volonté.

 

Enfin, Allah est Celui que nous implorons de nous concéder ainsi qu’à tous les musulmans la compréhension de sa religion, la sincérité dans nos relations avec Lui, d’être prompt à vouloir Le satisfaire, et qu’Il nous garde des actions attirant Sa Colère ! Il est certes Proche et Entendant !

  

  Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Son serviteur et Messager Mohamed, ainsi que sur ses proches, et tous ses Compagnons !

 

Sheïkh ‘Abd el ‘Azîz ibn ‘Abd Allah ibn Bâz, le Grand Mufti d’Arabie Saoudite.

 

Traduit et adapté par :

Karim ZENTICI

Relu par Abu Hamza Al-Germâny

 

  Publié par le bureau de prêche de Rabwah (Ryadh)

www.islamhouse.com

 

L’islam à la portée de tous !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Ce que tout

Nouveau musulman doit savoir

Pour débuter la Salat

 

Al-Hamdoulillah, was-salatou was-Salamou ‘alaa Rasoulillah, wa ba’d:



En plus de l’apprentissage du Tawhid et des fondements de la ‘Aqidah,

tu dois absolument connaître comment te purifier et comment faire la

prière (Salat). Il est très important de commencer à faire tes 5 prières par

jours aussitôt que tu as prononcé le témoignage de la foi. La Salat est le

deuxième pilier de l’Islam et c’est la différence entre le croyant et le noncroyant.

Voici donc un petit résumé simplifié des règles Islamiques à ce

sujet. Avant de prier, tu dois être pur intérieurement et extérieurement : 

 

L’état d’impureté

-L’état d’impureté mineure :

1-Quand on va aux toilettes pour uriner ou pour faire ses besoins.

2-Quand on a un gaz.

3-Quand on dort d’un sommeil profond.

4-Quand on perd connaissance.

5-Quand on touche nos parties génitales avec les mains.

-L’état d’impureté majeure :

1-Quand on a des rapports sexuels avec pénétration, avec ou sans éjaculation.

2-Quand on a une éjaculation durant le sommeil ou en état d’éveil.

3-Quand la femme à ses menstruations.

4-Quand la femme à des écoulements suite à un accouchement.

Note : La femme ne peut pas faire la Salat durant les règles ou durant les écoulements. Elle

n’a pas à reprendre les prières qu’elle a manquées durant cette période.

 

La manière d’aller aux toilettes

 

1-On entre avec le pied gauche.

2-On dit avant de rentrer :

Bismillah, Allahoumma inni a’oudhou bika minal-khoubouthi walkhabaa-ith

(Au nom d’Allah, O Allah, je cherche refuge en toi contre les diables mâles et femelles.)

3-Tu t’essuies avec du papier hygiénique pour enlever les restes.

4-Tu te laves avec de l’eau pour enlever toutes les traces. Si tu ne trouves pas d’eau, tu peux

te limiter au papier.

5-Tu sors avec le pied droit.

6-Tu dis :

Ghoufraanak

(Accorde-moi ton pardon)



Les règles de la purification

 

La petite ablution en cas d’impureté mineure (Al-Woudou) :

1-L’intention de se purifier pour prier et dire Bismillah (Au nom d’Allah).

2-Laver les mains jusqu’aux poignets (3 fois).

3-Laver la bouche et le nez. On rince la bouche avec l’eau et on la crache. On inspire puis on

expire l’eau par le nez rapidement (3 fois).

4-Laver le visage en prenant de l’eau avec les deux mains (3 fois).

5-Laver le bras droit jusqu’au coude (3 fois).

6-Laver le bras gauche jusqu’au coude (3 fois).

7-Passer les mains mouillées sur la tête en partant du devant de la tête et en allant jusqu’à la

nuque puis en revenant de la nuque jusqu’au devant de la tête. (1 fois)

8-Avec la même eau, nettoyer l’intérieur des oreilles avec les index et l’extérieur des oreilles

avec les pouces.

9-Laver le pied droit jusqu’à la cheville et entre les orteils (3 fois).

10-Laver le pied gauche jusqu’à la cheville et entre les orteils (3 fois).

 

La grande ablution en cas d’impureté majeure (Al-Ghousl)

1-Avoir l’intention de se purifier de l’impureté majeure et dire Bismillah.

2-Laver les parties génitales

3- Laver les mains jusqu’aux poignets (3 fois).

4-Laver la bouche et le nez. On rince la bouche avec l’eau et on la crache. On inspire puis on

expire l’eau par le nez rapidement (3 fois).

5-Laver le visage en prenant de l’eau avec les deux mains (3 fois).

6-Laver le bras droit jusqu’au coude (3 fois).

7-Laver le bras gauche jusqu’au coude (3 fois).

8-Passer les mains mouillées sur la tête en partant du devant de la tête et en allant jusqu’à la

nuque puis en revenant de la nuque jusqu’au devant de la tête. (1 fois)

9-Avec la même eau, nettoyer l’intérieur des oreilles avec les index et l’extérieur des oreilles

avec les pouces. (1 fois)

10-Laver le pied droit jusqu’à la cheville et entre les orteils (3 fois).

11-Laver le pied gauche jusqu’à la cheville et entre les orteils (3 fois).

12-Verser une poignée d’eau sur la tête en frottant la racine des cheveux (3 fois).

13-Verser de l’eau sur tout le corps et frotter comme il faut sur tout le corps, en faisant le

côté droit en premier et le côté gauche ensuite (sans toucher aux parties intimes).

14-On lave le pied droit et le pied gauche jusqu’à la cheville et entre les orteils.



Les règles de la Salat (la prière)

 

Tu dois être en état de pureté et tourné vers la Mecque (Qiblah).

1-Tu dis en levant les mains à la hauteur des épaules ou des oreilles :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

2- Tu poses ta main droite sur ta main gauche sur ta poitrine et tu dis ensuite :

Soubhaanak allahoumma wa bihamdika wa tabaaraka smouka wa ta’ala

jaddouka wa la ilaha ghairouk

(Gloire et louange à toi, O Allah et que béni soit ton nom et que ta grandeur

soit exalté, et nul ne mérite d’être adoré sauf toi.)

3-Tu dis ensuite :

A’oudhoubillahi minash-shaitaanir-rajim,

(Je cherche refuge en Allah contre le Shaytan le lapidé.)

4-Puis tu lis la Fatihah. C’est une Sourate que tu devras réciter dans chaque

Rak’ah (unité de prière) :

 

Sourate Al-Fatihah

1-Bismillahir-rahmanir-rahim

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

2-Al-hamdoulillahi rabbil-‘alamine

Louange à Allah, Seigneur de l'univers.

3-Ar-Rahmanir-Rahim

Le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

4-Maliki yawmid-dine

Maître du Jour de la rétribution.

5-Iyyaak na’boudou wa iyyaaka nasta’ine

C'est Toi [Seul] que nous adorons, et c'est Toi [Seul] dont nous implorons secours.

6-Ihdinas-siratal moustaqime

Guide-nous dans le droit chemin,

7-Siratal-ladhina an’amta ‘alaihim ghairil maghdoubi ‘alaihim

wa lad-daaaline

Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta

colère, ni des égarés.

 

Note : Les lettres en phonétique n’étant pas exactement semblables aux sons arabes, il est

conseillé de demander à quelqu’un qui connaît la prononciation correcte de t’aider sur ce

plan. Par exemple : le « R » arabe est roulé, tandis que le son « GH » est proche du « R »

français que l’on retrouve dans le mot « réacteur » ou « gorge ». Il existe aussi des lettres qui n’ont aucun équivalent français. Le nombre de voyelles indique le temps, par exemple :

deux « A » signifient un « A » plus long. L’écoute des cassettes des grands lecteurs de Qor’an

aide beaucoup.

 

5-Puis tu lis une autre Sourate :

Sourate Al-Ikhlaas

Bismillahir-rahmanir-rahim

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1-Qoul houw allahou ahad

Dis: ‹Il est Allah, Unique.

2-Allahous-Samad

Allah, Le Seul à être imploré pour ce qu’on désire.

3-Lam yalid wa lam youlad

Il n'a jamais engendré, n'a pas été engendré non plus.

4-Wa lam yakoun lahou koufouan ahad.

Et nul n'est égal à Lui›.

 

Note : Selon la prière que tu fais, tu devras réciter les versets à voix haute ou à voix basse.

Les prières de jour sont à voix basse (Dhouhr et ‘Asr) de façon à ce que ceux qui prient près

de toi ne puissent pas t’entendre. Tandis que les prières de l’aube du soir et de la nuit sont à

voix haute dans les deux premières Rak’ahs. Mais si tu pries à la mosquée derrière l’Imam, tu

récites toujours à voix basse.

 

6-Puis tu dis en levant les mains à la hauteur des épaules :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

7-Puis tu t’inclines en posant les mains sur les genoux et en gardant le dos

droit. Dans cette position tu dis :

Soubhaana rabbi al-a’dhim (3 fois)

(Gloire à mon Seigneur le Très Grand.)

8-Puis tu te redresses en levant tes mains à la hauteur de tes épaules en disant :

Sami’allahou liman Hamidah, Rabbana wa lakal-Hamd

(Qu’Allah exauce celui qui le louange, notre Seigneur et à toi la louange.)

9-Puis tu te prosternes en plaçant tes mains en premier sur le sol en disant :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

10-Durant la prosternation, tu places le front et le nez, les mains, les genoux et

les orteils sur le sol (en collant les pieds) et tu dis :

Soubhaana rabbi al-a’laa (3 fois) (Gloire à mon Seigneur le Très Haut.)

11-Puis tu t’assoies en disant :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

12-Une fois assis tu places tes mains sur tes genoux et tu dis :

Rabb ighfirli

(Mon Seigneur pardonne-moi)

13-Puis tu te prosternes une seconde fois en disant :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

14-Durant la prosternation tu dis :

Soubhaana rabbi al-a’laa (3 fois)

(Gloire à mon Seigneur le Très Haut.)

15-Tu te relèves en utilisant tes poings et en disant :

Allahou Akbar (Allah est le plus grand)

16-Tu viens de compléter une Rak’ah (une unité de prière) et tu commences la

deuxième Rak’ah en récitant la Fatihah, car cela est obligatoire dans chaque

Rak’ah, puis tu récites une autre Sourate, comme Al-Kawthar :

 

Sourate Al-Kawthar

Bismillahir-Rahmanir-Rahim

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1-Inna a’tainaakal-Kawthar

Nous t'avons certes, accordé l'Abondance.

2-Fasalli lirab-bika wan-har

Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie.

3-Inna shaani-aka houwal-abtar

Celui qui te hait sera certes, sans postérité.

 

17-Puis tu refais les mêmes gestes et tu dis les mêmes paroles encore une fois

dans la deuxième Rak’ah.

18-Avec l’exception qu’après la deuxième prosternation de cette deuxième

Rak’ah, tu restes assis pour faire l’invocation qu’on appelle : At-Tashaahoud.

19-Tu places tes deux mains sur tes genoux, tu fermes ta main droite et tu

formes un cercle avec ton pouce et ton majeur et tu pointes ton index en le

bougeant de haut en bas et en disant :

 

Le Tashaahoud

 

at-tahiyyaatou lillah, was-salawaatou, wat-tayyibaat

(Toutes les salutations, les invocations et les bonnes choses appartiennent à

Allah)

as-Salamou ‘ala an-nabi wa rahmatoullahi wa barakaatouh

(Paix d’Allah sur le prophète, ainsi que Sa Miséricorde et la Bénédiction)

as-Salamou ‘alaina wa ‘ala ‘ibaadillahis-saalihine

(Paix sur nous et sur les vertueux serviteurs)

ash-hadou an la ilaha illallah

(Je témoigne que rien ne mérite d’être adoré sauf Allah)

wa ash-hadou anna Mohammadan ‘abdouhou wa rasoulouh

(Et je témoigne que Mohammad (Paix et salut sur lui) est son serviteur et

messager.)

20-Puis tu te relèves pour compléter le reste de ta prière. Selon la prière que tu

fais, tu auras un nombre différent de Rak’ahs à faire :

1-La prière de l’aube (Fajr ou Soubh) : 2 Rak’ahs.

2-La prière du midi (Dhouhr) : 4 Rak’ahs.

3-La prière de l’après-midi (‘Asr) : 4 Rak’ahs.

4-La prière du coucher de soleil (Maghrib) : 3 Rak’ahs

5-La prière du soir (‘Ishaa) : 4 Rak’ahs

Donc si tu fais la prière de Maghrib (3 Rak’ah), tu devras faire une Rak’ah de

plus en te relevant après avoir fait le Tashaahoud. Tandis que si tu fais la prière

de Dhouhr, ‘Asr ou ‘Ishaa (qui sont de 4 Rak’ahs), tu devras faire deux Rak’ah

de plus en te relevant après avoir fait le Tashaahoud. Tu fais ces Rak’ahs de la

même façon que les premières, excepté que tu ne rajoutes pas de Sourate après

la Fatihah.

21-Si la prière que tu fais est la prière de Fajr ou une prière non obligatoire de 2

Rak’ah seulement, tu ne dois pas te relever après le Tashaahoud. Tu restes assis

dans la même position en continuant de remuer ton index et tu récites

l’invocation qu’on appelle Al-Ibrahimiyyah, qui est la suivante :

 

Al-Ibrahimiyyah

Allahoumma Salli ‘Ala Mohammad wa ‘alaa Aali Mohammad

(O Allah, envoie ton salut sur Mohammad et sur les fidèles de Mohammad)

Kama Sallaita ‘ala Ibrahim wa ‘alaa Aali Ibrahim Innaka Hamidoum

Majid

(Comme tu l’as envoyé sur Abraham et sur les fidèles d’Abraham. Tu es

certes digne de louanges et plein de majesté.)

Allahoumma Baarik ‘alaa Mohammad wa ‘alaa Aali Mohammad

(O Allah envoie ta bénédiction sur Mohammad et sur les fidèles de

Mohammad)

Kama Baarakta ‘alaa Ibrahim, wa ‘alaa Aali Ibrahim Fil-‘alamine

(Comme tu l’as envoyée sur Abraham et sur les fidèles d’Abraham.)

Innaka Hamidoum Majid

(Tu es certes digne de louanges et plein de majesté.)

Note : Al-Ibrahimiyyah doit obligatoirement être récité après le Tashaahoud de

la dernière Rak’ah de chaque Salat.

22-Quand tu as terminé de faire le Tashaahoud pour les prières de 3 et de 4

Rak’ahs tu rajoutes l’invocation Al-Ibrahimiyyah à la fin.

23-Puis tu termines ta prière en faisant le Taslim. C'est-à-dire qu’après

l’invocation Al-Ibrahimiyyah, tu tournes la tête vers la droite et tu dis :

As-Salamou ‘Alaikoum wa rahmatoullah

(Paix et Miséricorde d’Allah soit sur vous.)

Et tu dis la même chose en tournant ta tête vers la gauche. Ta prière est

maintenant terminée.

Al-Hamdoulillah.

 

Conclusion

 

Tu dois savoir que ceci n’est qu’un petit résumé du minimum à savoir pour

faire la Salat. Lorsque tu auras appris tout cela par coeur et que tu auras bien

maîtrisé toutes ces notions, tu pourras approfondir ta prière avec un livre

comme : La description de la prière du prophète (paix et salut sur lui) écrit par un très

grand savant du nom de Mohammad Nasiroud-Din Al-Albaani. Ce livre est

disponible en langue française. Surtout ne néglige pas l’étude des fondements

du Tawhid et de la Sounnah, car ta prière ne sera acceptée que si tu as une

croyance qui respecte les fondements de l’Islam.

Qu’Allah te donne le succès!!!

Ton frère en Islam :

Abou Hammaad Sulaiman Dameus Al-Hayiti

 

Montréal, Québec, Canada, Mercredi, 30 Juillet 2008.

 

 

Rappels sur la prière

 

De la part d’Abdul-’Azîz Ben Baz, à quiconque lira cette lettre parmi les musulmans – qu’Allah les aide à atteindre ce qui Le satisfait, et qu’Il nous fasse rejoindre la voie de ceux qui Le craignent et Le redoutent – Âmîn.

 

Que la Paix d’Allah soit sur vous, ainsi que Sa Miséricorde et Ses Bénédictions.

 

On m’a rapporté que beaucoup de gens négligent l’accomplissement de la prière en groupe, et se justifient en affirmant que certains savants sont souples à ce sujet. Il est donc de mon devoir de clarifier l’importance et la gravité de ce sujet, et qu’il ne convient pas au musulman de négliger quelque chose auquel Allah a donné une grande importance dans Son livre, de même que Son Prophète, prière et salut d’Allah sur lui.

 

Or, Allah, exalté soit-Il, a maintes fois cité la prière dans Son livre, et a souligné son caractère extrêmement important, et a ordonné d’être régulier dans son accomplissement et de l’accomplir en groupe. Et Il nous a informés que sa négligence et son accomplissement avec paresse fait partie des caractéristiques des hypocrites.

Ainsi, Allah le Très-Haut dit :

 

« Soyez assidus aux prières et surtout la prière médiane ; et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité. »1

 

 

Comment peut-on reconnaître qu’une personne l’accomplit avec régularité et la vénère profondément alors qu’il délaisse son accomplissement avec ses frères et néglige son importance ?

Allah le Très-Haut dit aussi :

 

« Et accomplissez la prière, et acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. »2

 

Ce noble verset est une preuve de l’obligation de la prière en groupe, et de la participation à la prière commune des fidèles. Or, si Allah avait voulu parler de son accomplissement seulement, on n’aurait pas compris alors l’utilité de la répétition de la parole d’Allah, exalté soit-Il, en fin de verset :

 

« Et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. »

 

En effet, Il a déjà ordonné de l’accomplir en début de verset.

Allah le Très-Haut dit :

 

« Et lorsque tu (Muhammad) te trouves parmi eux, et que tu les diriges dans la prière, qu’un groupe d’entre eux se mette debout en ta compagnie, en gardant leurs armes. Puis lorsqu’ils ont terminé la prosternation, qu’ils passent derrière vous et que vienne l’autre groupe, ceux qui n’ont pas encore célébré la prière. A ceux-ci alors d’accomplir la prière avec toi, prenant leurs précautions et leurs armes. »3

 

 

Ainsi, Allah, exalté soit-Il, a rendu obligatoire la prière en groupe au moment de la bataille ; donc à plus forte raison en temps de paix ! Si vraiment des gens méritent qu’Allah leur autorise à ne pas accomplir la prière en groupe, c’est sans aucun doute les combattants qui font face à l’ennemi, et qui sont menacés d’une attaque imminente. Etant donné que malgré cela, Allah ne leur a pas permis de délaisser la prière en groupe, nous en déduisons que cela fait partie des plus importantes obligations, et qu’il n’est permis à personne de ne pas y assister.

On rapporte dans les deux Sahîh d’après Abû Hurayra, qu’Allah l’agrée, que le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

 

« J’étais sur le point d’ordonner qu’on commence la prière en groupe, en désignant quelqu’un pour la diriger, puis de m’en aller avec des hommes portant des fagots de bois afin de brûler les demeures de ceux qui n’assistent pas à la prière en groupe. »4

 

 

Dans le Sahîh de Muslim, d’après ‘Abdullah ibn Mass’ûd, qu’Allah l’agrée : « Je me rappelle encore du temps du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, où pas un seul d’entre nous ne manquait la prière en groupe, si ce n’est l’hypocrite dont l’hypocrisie était connue, ou la personne malade. Il arrivait même que le malade vienne malgré tout assister à la prière en groupe, supporté par deux autres personnes. Il (‘Abdullah ibn Mass’ûd) dit aussi : « Le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, nous a enseigné les Sunan de la guidée, et le fait de prier à la mosquée dans laquelle est fait l’appel fait partie des Sunan de la guidée. »5

 

Abdullah ibn Mass’ûd a dit aussi : « Que celui qui veut goûter au plaisir de rencontrer Allah en étant musulman, qu’il soit régulier dans l’accomplissement de ces prières lorsque l’appel est fait, car Allah a institué les Sunan de la guidée pour votre Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, et ces prières font partie des Sunan de la guidée. Si vous priez dans vos demeures comme prie ce retardataire dans sa demeure, vous aurez certes délaissé la Sunna de votre Prophète. Et si vous délaissez la Sunna de votre Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, vous vous égarerez. En outre, lorsqu’un homme se purifie d’une façon parfaite puis se dirige vers une mosquée, Allah lui compte – pour chaque pas qu’il fait – une bonne action, l’élève d’un degré et lui efface un péché. Et je me rappelle encore du temps du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, où pas un seul d’entre nous ne manquait la prière en groupe si ce n’est l’hypocrite dont l’hypocrisie était connue. Il arrivait même que le malade vienne, supporté par deux autres personnes jusqu’à se placer dans les rangs. »6

 

De même, dans le Sahîh de Muslim, d’après Abû Hurayra, qu’Allah l’agrée : « Un homme aveugle dit au Prophète, prière et salut d’Allah sur lui : «  Ô Prophète d’Allah ! Je n’ai pas de guide pour m’accompagner à la mosquée. Pourrais-je avoir l’autorisation exceptionnelle de prier chez moi ? » Le Prophète lui répondit : « Entends-tu l’appel à la prière ? » Il répondit : « Oui. » Le Prophète dit alors : «  Alors réponds-y. »7

 

Les hadiths indiquant l’obligation de la prière en groupe, et l’obligation de l’accomplir dans les maisons d’Allah (les mosquées) – dans lesquelles Il a permis d’élever et de mentionner Son nom – sont très nombreux.

 

Il est donc du devoir de tout musulman d’accorder un grand intérêt à cette obligation, de s’empresser à l’accomplir, et de conseiller ses enfants, sa famille, ses voisins et tous ses frères musulmans, par obéissance à l’ordre d’Allah et de Son Prophète, par crainte de ce qu’ils ont interdit, et afin de s’éloigner de la ressemblance aux hypocrites qu’Allah a décrits par des caractéristiques détestables, dont l’une des plus abominables est leur paresse dans l’accomplissement de la prière. Allah le Très-Haut a dit :

 

« Les hypocrites cherchent à tromper Allah, mais Allah retourne leur tromperie (contre eux-mêmes). Et lorsqu’ils se lèvent pour la prière, ils se lèvent avec paresse et par ostentation envers les gens. A peine invoquent-ils Allah. Ils sont indécis (entre les croyants et les mécréants) n’appartenant ni aux uns ni aux autres. Or, quiconque Allah égare, jamais tu ne trouveras de chemin pour lui. »8

 

 

De plus, le délaissement de la prière en groupe fait partie des plus importantes causes du délaissement total de la prière. Or, il est connu que le délaissement de la prière est de la mécréance, de l’égarement et fait sortir de la sphère de l’islam, en raison de la parole du Prophète, prière et salut d’Allah sur lui :

 

« Ce qui sépare l’homme de la mécréance et du polythéisme, c’est le fait de délaisser la prière. »9

 

Ce hadith est rapporté par Muslim dans son Sahîh d’après Jâbir, qu’Allah l’agrée. De même, le Prophète, prière et salut d’Allah sur lui, a dit :

« Le pacte qui existe entre nous (les musulmans) et eux (les mécréants) est la prière. Quiconque la délaisse a mécru. »10

 

Et les versets et les hadiths soulignant l’importance de la prière et l’obligation de l’accomplir régulièrement sont très nombreux.

 

Lorsque la vérité apparaît et que ses preuves sont éclaircies, il n’est permis à personne de tergiverser en prétextant les propos d’untel et untel, car Allah – Exalté soit-Il – dit :

 

« Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleur interprétation (et abou­tissement). »11

 

Il dit aussi – Exalté soit-Il :

 

« Que ceux, donc, qui s’opposent à son commandement prennent garde qu’une épreuve ne les atteigne, ou que ne les atteigne un châtiment douloureux. »12

 

 

Les nombreux bienfaits et immenses avantages de la prière en groupe sont connus. On peut en citer : le fait que les musulmans fassent connaissance les uns les autres, qu’ils s’entraident dans le bien et la piété, qu’ils se conseillent mutuellement la vérité et la patience sur cette voie ; et aussi : la prière en groupe donne du courage au paresseux, permet à l’ignorant d’apprendre à accomplir correctement la prière, exaspère les hypocrites, éloigne ceux qui l’accomplissent de la voie de l’hypocrisie. La prière en groupe est aussi une manifestation du culte d’Allah parmi Ses serviteurs et un moyen d’appel vers Allah – Exalté soit-Il – par la parole et l’acte… mais il y a bien d’autres bénéfices.

 

Qu’Allah nous aide à atteindre ce qui Le satisfait, et ce qui peut nous apporter du bien dans ce bas monde et dans l’au-delà. Qu’Il nous protège aussi de la perversion de nos âmes, du mal de nos actions et de la ressemblance des mécréants et des hypocrites, Il est certes Charitable et Généreux.

 

Et que la paix soit sur vous ainsi que la miséricorde d’Allah et Ses bénédictions. Et qu’Allah bénisse et salue notre Prophète Muhammad, sa famille et ses Compagnons.

 

  • Fatwa de Cheikh Ben Baz

  • Tabsira wa Dhikrâ page 53 à 57.

_________________________

1La Vache, v. 238.

2La Vache, v. 43.

3Les Femmes, v. 102.

4 Rapporté par Al-Bukhârî, chapitre des disputes, n°2420 et Muslim, chapitre des mosquées, n°651.

5 Rapporté par Muslim, chapitre des mosquées, n°654.

6 Rapporté par Muslim, chapitre des mosquées, n°657-654.

7 Rapporté par Muslim, chapitre des mosquées, n°653.

8Les Femmes, v. 142-143.

9 Rapporté par Muslim, chapitre de la foi, n°82.

10 Rapporté par l’imam Ahmad (5/346) ; At-Tirmidhî n°2621 ; An-Nassâ’î (1/232) et Ibn Mâjah n°1079.

11Les Femmes, v.59.

 

12La Lumière, v. 63.

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Les deux témoignages et leurs significations.

 

 

 

Les deux témoignages : le témoignage que nulle divinité sauf Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah sont les clefs de l’Islam. En effet, l’entrée dans l’Islam n’est possible que par le biais de ces deux attestations. Et c’est pour cette raison que le Prophète salla Allahu Alaihi wa sallam a ordonné à Mou’âdh Ibn Jabal -qu’Allah l’agrée- lorsqu’il l’envoya au Yémen, de commencer sa prêche par le témoignage que « nulle divinité sauf Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah ».

 

 

La signification du témoignage « nulle divinité sauf Âllah ».

 

La signification de la première phrase : l’attestation que « nulle divinité sauf Allah » ( Lâ ilâha illa lâhou) est la reconnaissance de l’homme, par la parole et le coeur, que nul n’est adoré sauf Allah.

En arabe le mot « ilâha » a la signification d’adoré « ma’louh ». Et de ce mot on ressort « ta’alouh » qui signifie « adoration ». Ainsi, le sens de ce témoignage est : nul adoré sauf Allah Seul.

De plus, cette phrase se compose d’une négation (An-Nafîy) et d’une affirmation (Al-Ithbât) : la négation se trouve dans « nulle divinité » et l’affirmation dans « sauf Allah ».

Il y a, dans cette phrase, un sous-entendu implicite, qui est la reconnaissance par la langue après la croyance par le coeur que nul ne mérite (en vérité) d’être adoré en dehors d’Allah Seul. Ceci implique, non seulement un culte pur voué à Allah uniquement, mais aussi l’annulation de toute adoration vouée à autre que Lui.

 

Ainsi, par notre sous-entendu implicite qui est « ne mérite » s’éclaircit la réponse à l’ambiguïté prononcée par plusieurs personnes qui est : comment pouvez-vous dire « nulle divinité sauf Allah », alors qu’il existe d’autres divinités qui sont adorées en dehors d’Allah, qu’Allah a nommé divinité ainsi que leurs adorateurs ?En effet, Allah -béni et exalté- a dit :

[…Leurs divinités, qu’ils invoquaient en dehors d’Allah, ne leur ont servi à rien, quand l’ordre (le châtiment) de ton Seigneur fut venu…] (Sourate Hûd verset 101).

Et le Très-Haut a dit :

[N’assigne point à Allah d’autres divinités…] (Sourate Al-Isrâ’ verset 22).

Et le Très-Haut a dit :

[Et n’invoque nulle autre divinité avec Allah…] (Sourate Al-Qassas verset 88).

Comment est-il possible d’affirmer « nulle divinité sauf Allah » tout en sachant que l'adoration est vouée pour autre qu’Allah ?

De plus, comment peut-on affirmer que l'adoration est vouée à autre qu’Allah alors que les Prophètes ont dit à leurs peuples :

[… Adorez Allah. Pour vous, pas de divinité à part Lui…] (Sourate Al-A’râf verset 59).

La réponse à cette ambiguïté apparaît lorsque nous sous-entendons « ne mérite en toute vérité d’être adoré » dans notre formulation « Nulle divinité sauf Allah ».

Nous répondons alors : ces divinités, qui sont adorées en dehors d’Allah, sont de fausses divinités qui ne possèdent rien des droits divins, et la preuve à cela est la Parole d’Allah, le Vrai, -qu’Il soit glorifié :

[Il en est ainsi parce qu’Allah est Lui le Vrai, alors que tout ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est le faux, et qu’Allah est le Haut, le Grand.] (Sourate Louqmân verset 30).

Et aussi Sa parole -qu’Il soit glorifié :

[Avez-vous vu (les divinités), Lât et ‘Ouzzâ ainsi que Manât(1), cette troisième autre ? Sera-ce à vous le garçon et à Lui la fille ? Que voilà donc un partage injuste ! Ce ne sont que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leur sujet.] (Sourate An-Najm verset 19 à 23).

[1 Lât est une divinité qui fut adorée à Tâïf, une ville proche de La Mecque et ’Ouzzâ est une divinité qui fut adorée à Nakhla entre La Mecque et Tâîf et enfin, Manât est une divinité qui fut adorée à Sayfoul-Bahr, qui se situait au niveau de Médine sur la Mer Rouge.(NdT)]

 

Et aussi Sa parole selon Youssouf alaihi salam :

[Vous n’adorez, en dehors de Lui, que des noms que vous avez inventés, vous et vos ancêtres. Allah n’a fait descendre aucune preuve à leurs sujets…] (Sourate Yousouf verset 40).

En conclusion, la signification de « Nulle divinité sauf Allah » est « nul ne mérite d’être adoré en vérité sauf Allah ».

 

Quant aux divinités autres que Lui parmi les messagers, les anges, les saints, les pierres, les arbres, le soleil ou la lune, etc., leur caractère divin prétendu par leurs adorateurs n’est que fausseté et en aucun cas une vérité. La seule divinité digne d’adoration est Allah -Gloire à Lui.

  

La signification du témoignage « Muhammad est le Messager d’Allah »

 

Ensuite, la signification du témoignage que Muhammad salla Allahu Alaihi wa sallam est le Messager d’Allah (Muhammadour-rassoulou-llâh), est la reconnais-sance par la parole et la croyance par le coeur que Muhammad Ibn Abdillâh El-Hâchimy El-Qorachy est le Messager d’Allah pour l’ensemble de la création, qu’ils soient djinns ou humains.

Allah le Très-Haut a dit :

[Dis : « Ô hommes ! Je suis, pour vous tous, le Messager d’Allah, à Qui appartient la royauté des cieux et de la terre. Pas de divinité à part Lui. Il donne la vie et Il donne la mort. Croyez donc en Allah, en Son Messager, le Prophète illettré qui croit en Allah et en Ses paroles. Et suivez-le afin que vous soyez bien guidés ».] (Sourate Al-A’râf verset 158).

Et le Très-Haut a dit :

[Qu’on exalte la bénédiction de Celui qui a fait descendre le livre de discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers.] (Sourate Al-Furqâne verset 1).

Parmi les exigences de ce témoignage, est de ne pas croire que le Messager d’Allah  a un droit à la Seigneurie (rouboubîya)1, à l’organisation de l’univers ou un droit à l’adoration.

[1 La rouboubîya : le pouvoir de créer, de pourvoir à la subsistance des créatures, de donner la vie et la mort, de destiner toutes choses…Tout cela doit être attribué à Allah Seul, et il faut croire qu’Il n’a en cela aucun associé. (NdT)]

 

Ce Messager salla Allahu Alaihi wa sallam est plutôt un serviteur que l’on ne doit pas adorer et un Messager que l’on ne doit pas démentir. Aussi, parmi ces exigences, nous devons croire qu’il  ne possède pour lui-même ou pour autrui aucun bienfait ni aucune nuisance à part ce qu’Allah aura voulu. Comme Allah dit :

[Dis-(leur) : « Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d’Allah, ni que je connais l’Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m’est révélé. »…] (Sourate Al-An’âm verset 50).

C’est donc un serviteur qu’Allah commande et qui suit uniquement ce qui lui a été ordonné de faire.

Le Très-Haut a également dit :

[Dis : « Je ne détiens pour moi-même ni profit ni dommage, sauf ce qu’Allah veut. Et si je connaissais l’Inconnaissable, j’aurais eu des biens en abondance, et aucun mal ne m’aurait touché. Je ne suis, pour les gens qui croient, qu’un avertisseur et un annonciateur ».] (Sourate Al-A’râf verset 188).

Voici donc le sens du témoignage « nulle divinité sauf Allah, et Muhammad est le Messager d’Allah ».

L’explication de notre parole concernant le témoignage : « la reconnaissance par la parole et la croyance par le coeur » est qu’il faut, absolument, la réunion de ces deux conditions, car quelques personnes reconnaissent par la parole sans croire par leur coeur pour autant, tels que les hypocrites. En effet, Allah a dit à leur sujet :

[Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : « Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah » ; Allah sait que tu es vraiment Son Messager et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs.] (Sourate Al-Munâfiqoun verset 1).

 

 

Ceux-là ont reconnu par leurs paroles sans croire par leur coeur. De même, il se peut que l’homme reconnaisse au fond de son coeur, mais sans pour autant prononcer le témoignage. Cette reconnaissance ne lui est pas bénéfique vis-à-vis de nous, en apparence. Mais intérieurement, son jugement revient à Allah.

Cependant, dans ce bas-monde, cette reconnaissance ne lui est pas bénéfique et on ne le considérera pas comme musulman tant qu’il n’aura pas prononcé le témoignage avec sa langue.

Par ailleurs, s’il était dans l’incapacité physique ou morale de le prononcer, à ce moment, on se comportera vis-à-vis de lui selon son état.

  

En conclusion : Il faut donc absolument réunir la reconnaissance avec le coeur et la langue. 

 

Les implications des deux attestations

Le grand savant érudit Sâlih bnou Fawzân bnou ‘Abdillah Al Fawzân 


a) Les implications de l’attestation qu’il n’y a de divinité qu’Allah : c’est l’abandon de l’adoration d’autre qu’Allah pour tout ce qui se fait adorer, ce qui est indiqué par la négation, qui est notre parole « il n’y a de divinité », et l’adoration d’Allah uniquement, sans Lui associer, qui est indiqué par l’affirmation qui est notre parole « illa llah », car beaucoup de ceux qui la prononcent s’opposent à ses implications, ils affirment la divinité qui est niées pour les créatures, les tombes, les choses visibles, les tawâghît(1), les arbres, les pierres. 

(1) « Tawâghît » en arabe est le pluriel du mot « tâghoût », c’est un mot qui désigne tout ce dans quoi l’homme dépasse ses limites envers ce qu’il adore, ce qu’il suit ou ce à quoi il obéit.

 


Et ceux-là sont convaincus que le monothéisme est une hérésie, et ils blâment celui qui y prêche, et critiquent celui qui voue exclusivement son culte à Allah. 

b) Les implications du témoignage que Mouhammad est le messager d’Allah : C’est de lui obéir dans ce qu’il ordonne, le croire dans ce qu’il informe, abandonner ce qu’il interdit, se contenter de pratiquer sa sounnah, et abandonner ce qui est autre que cela comme hérésies et nouveautés, et donner priorité à sa parole sur la parole de tout autre.

 

Les conditions de laa ilaha illa Allah

(nulle divinité n'est digne d'être adorée si ce n'est Allah)

 

D'après Shaykh 'Abdel 'Azîz ibn Bâz

 

et Shaykh Mohammad ibn 'Abdel Wahhâb al Waçâby

 

La première condition : العلم / La science

 

La science, qui est le contraire de l'ignorance, et c'est le fait de connaitre le sens de

laa ilaha illa Allah en sachant que cette parole repose sur 2 piliers : une négation

et une affirmation, la négation totale du droit à l'adoration pour toute chose de

manière générale et l'affirmation de ce droit à Allah Seul de manière exclusive.

Laa ilaha illa Allah signifie donc : nulle divinité n'est en vérité digne d'être adorée...

sauf Allah.

preuves du Qur'aan :

" Sache donc en vérité, qu’il n’y a point de divinité digne d'adoration sauf

Allah…" / S47 V19

-l'imam al boukhâry a utilisé ce verset pour prouver que la science passe avant la

parole et les actes.

"... à l’exception de ceux qui auront témoigné de la vérité en pleine connaissance

de cause" / S43 V86.

* Auront témoigné de la vérité c'est à dire laa ilaha illa Allah

* En pleine connaissance de cause c'est dire en sachant par le coeur ce que prononce

leur langue .

Preuves dans la Sounnah :

Le Hadith de ‘Othman (Qu’Allah l’agrée) qui dit : que Le Prophète(Paix et

bénédiction d'Allah sur lui) a dit :

« Celui qui meurt tout en sachant qu’il n’existe pas de divinité digne d'adoration sauf

Allah, entrera au paradis »

Hadith authentique rapporté par Mouslim.

 

La deuxième condition : اليقين / La certitude

 

La certitude qui le contraire du doute et c'est le fait qu'une personne dise laa ilaha

illa Allah en étant pleinement convaincu de tout ce qu'indique cette parole, son coeur

doit être rempli d'une certitude qui ne laisse pas la moindre place au doute .

Car la foi ne se réalise que si elle repose sur la certitude et non sur les suppositions,

et le doute n'est pas permis, toute personne qui dit laa ilaha illa Allah doit être

pleinement convaincue qu'Allah est le Seul qui mérite l'adoration.

preuves du Qur'aan :

Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son Messager,

qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leurs personnes

dans le sentier d’Allah. Ceux-là sont les véridiques" / S49 V15

la certitude c'est donc la foi en Allah et en Son messager sallahou 'alayhi wa salam

sans le moindre doute car si une personne doute elle sera en fait parmi les

hypocrites... ceux à propos desquels Allah nous dis :

Ne te demandent la permission (de ne pas participer au combat par leurs biens et

leurs personnes) que ce qui ne croient pas en Allah ni au jour dernier, et dont les

coeurs sont remplis de doute. Ils ne font qu'hésiter dans leur incertitude. / S9V45

Preuves dans la sunna:

Le hadith de Abou Hourayrah qui rapporte que le Prophête (paix et bénédictions

d'Allah sur lui a dit) a dit :

Toute personne que tu rencontreras derrière ce mur, qui témoignera qu’il n’existe

point de divinité digne d'adoration sauf Allah, le coeur rempli de certitude , annonce lui

la bonne nouvelle du paradis.

Rapporté par Mouslim

Ainsi la certitude dans le fait qu'Allah est le Seul à mériter l'adoration est l'une des

conditions de l'entrée au paradis, et si cette condition disparait la promesse du

paradis également.

 

La troisième condition : القبول / L'acceptation

 

L'acceptation de ce qu'implique cette parole par le coeur et avec la langue et ceci

s'oppose au rejet, c'est à dire l'acceptation de ce qu'elle implique comme sincèrité

exclusive dans l'adoration d'Allah Seul, et dans le délaissement de l'adoration de

tout ce qui est en dehors de Lui. Et c'est le fait de s'accrocher à cela tout en étant

satisfait.

preuves du Qur'aan :

"Quand on leur disait : « Point de divinité à part Allah », ils se gonflaient

d’orgueil, et disaient :

« Allons-nous abandonner nos divinités pour un poète fou ? » " / S37 V35-36

Preuves dans la sunna:

... Il y a trois catégories d’hommes : Ceux qui sont instruits dans la religion d’Allah

et qui tirent bénéfices des choses pour lesquelles Allah m’a envoyé ; Ceux qui savent

et qui enseignent ; et ceux qui ne daignent pas lever la tête et qui n’acceptent point la

voie droite qu’Allah m’a envoyé leur transmettre.»

Rapporté par Al Boukhâry et Mouslim

 

La quatrième condition : النقياد / L'obéissance et la soumission à ce qu'implique cette parole

 

L'obéissance et la soumission à ce qu'implique cette parole et ceci s'oppose à

l'abandon et au délaissement, et cette parole implique qu'on adore Allah Seul en se

soumettant à Sa législation, en ayant pour croyance, pour dogme que la loi d'Allah

est la vérité. Ainsi quiconque dis laa ilaha illa Allah mais n'adore pas Allah Seul et ne

se soumet pas entièrement à la loi d'Allah et au contraire s'enorgueillit vis à vis de

tout cela, cette personne n'est pas musulmane tout comme iblîs (le diable) et ses

semblables.

preuves du Qur'aan :

"Et quiconque se soumet entièrement à Allah, tout en étant bienfaisant,

s’accroche réellement à l’anse la plus solide" / S31 V22

"Et revenez repentant à votre Seigneur, et soumettez-vous à Lui, avant que ne

vienne le châtiment et vous ne recevrez alors aucun secours" / S39 V54

"Qui est meilleur en religion que celui qui se soumet entièrement à Allah,

en se conformant à la loi révélée et suivant la religion d'Abraham en pur

monothéiste " /S4 V125

Preuves dans la sunna:

« N’est véritable croyant que celui qui met toute sa passion [dans les enseignements]

que j’ai apporté »

Rapporté par An Nassaa-i.

La chaine de transmission de ce hadith est discutable cependant, l'imam an Nawawy l'a considéré authentique, de

meme que Shaykh Hafizh Hakamy et l'imam Mohammad ibn 'abdel Wahhâb at tamîmy l'a également utilisé dans

un de ses ouvrages.

 

La cinquième condition : الصدق / La véracité

 

La véracité qui est le contraire du mensonge, ainsi celui qui dit laa ilaha illa Allah

doit être véridique dans cette parole, ce qu'il prononce par sa langue doit être

similaire à ce qu'il a dans le coeur, ce que son coeur renferme doit correspondre à ce

qu'il prononce par sa langue.

Et si ce qu'il prononce n'est pas similaire à ce qu'il a dans le coeur, si cette personne

dit laa ilaha illa Allah sans y croire alors cette parole ne lui sera d'aucune utilité et il

sera par cela mécréant de la meme manière que les hypocrites.

preuves du Qur'aan :

"Alif Lam Mim, Est-ce que les gens pensent qu’on les laissera dire : « Nous

croyons ! » Sans les éprouver ? certes nous avons éprouvé ceux qui ont vécu

avant eux ; [ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent "

S29 V1à 3

" Parmi les gens, il y a ceux qui disent : « Nous croyons en Allah et au jour

dernier ! » Tandis qu’en fait ils n’y croient pas . Ils cherchent à tromper Allah et

les croyants ; mais ils ne trompent qu’eux même, et ils ne s’en rendent pas

compte. Il y a dans leur coeur une maladie et Allah leur ajoute une maladie et ils

auront un châtiment douloureux pour avoir menti. " / S2 V8 à10

Preuves dans la sunna :

Il n’y a pas un individu qui témoigne qu’il n‘existe de divinité digne d'adoration sauf

Allah et que Mouhammad est Son serviteur et Son envoyé, d’un coeur véridique, sans

qu’il ne soit préservé du Feu .

Rapporté par Al Boukhâry

 

La sixième condition : الخلص / La sincèrité pure

 

La sincèrité pure s'oppose à toute forme de shirk ainsi qu'à l'hypocrisie.

C'est donc le fait de prononcer cette parole bénie en recherchant par cela

l'agrément d'Allah uniquement.

Et al ikhlas c'est le fait que l'adorateur purifie ses actes d'adorations par une intention

protégée de toute trace de shirk.

preuves du Qur'aan :

"N’est-ce pas à Allah qu’appartient la religion pure…" / S39 V3

"Il ne leur a été ordonné cependant, que d’adorer Allah, Lui vouant un culte

exclusif…" / S98 V5

" Nous t'avons fait descendre le Livre en toute vérité. Adore donc Allah en Lui

vouant un culte exclusif ". / S39 V2

Preuves dans la sunna:

Celui qui méritera le plus mon intercession sera celui qui aura dit : « La ilaha illa

Allah », avec une intention pure venant de son coeur .

Rapporté par Al Boukhary

Certes Allah a interdit le Feu à celui qui dit : « La ilaha illa Allah » en ne désirant

par cela que la face d’Allah .

Rapporté par Al Boukhary

 

La septième condition : المحبة / L'amour

 

L'amour c'est le fait d'aimer cette parole sublîme et bénie de part ce qu'elle

contient, et ce qu'elle implique.

Et c'est le fait d'aimer Allah le Tout Puissant, et les partisans de cette noble parole

"laa ilaha illa Allah" ceux qui la mettent en pratique. Et c'est aussi détester tout ce

qui va à l'encontre de cela, tout que s'y oppose.

Quant au fait de prononcer cette parole sans que cela s'accompagne de l'amour pour

Allah, ceci entraine automatiquement la mécréance, et la personne n'est pas rentrée

dans l'islam tout comme les hypocrites.

Les partisans de laa ilaha illa Allah sont ceux qui aiment Allah d'un amour pur tandis

que les partisans du shirk aiment Allah mais ils aiment avec lui d'autre que Lui et ceci

va l'encontre de ce qu'implique cette parole : laa ilaha illa Allah.

preuves du Qur'aan :

"Parmi les hommes, il en est qui prennent, en dehors d’Allah, des égaux à Lui,

en les aimants comme on aime Allah or les croyants sont les plus ardents dans

l’amour d’Allah…" / S2 V165

"Ô les croyants ! Quiconque parmi vous apostasie de sa religion…Allah va faire

venir un peuple qu’Allah aime et qui aime Allah / S5 V54

Preuves dans la sunna:

« Quiconque possède en lui ces trois choses gouttera à la saveur de la foi :

- Qu’Allah et Son Prophète lui soient plus chers que quiconque ;

- Que lorsqu’il aime une personne il ne l’aime que pour Allah ;

- Qu'il détesterait retourner à la mécréance alors qu’Allah l’en a sauvé, comme il

détesterait être jeté dans le Feu ».

Rapporté par Mouslim

 

La huitième condition : الكفر بالطاغوت / Le rejet de tout ce qui est adoré en dehors d'Allah

 

Le rejet de tout ce qui est adoré en dehors d'Allah et la foi en Allah comme étant le

Seigneur, le Créateur et le seul qui mérite réellement l'adoration. Al koufr bi ttâghôt

signifie qu'on s'écarte et qu'on se préserve de l'adoration de tout autre qu'Allah,

en étant convaincu que l'adoration de quoi que ce soit ou de qui que ce soit en dehors

d'Allah est nulle et rejetée.

preuves du Qur'aan :

"Donc, quiconque mécroît au Tâghoût tandis qu'il croit en Allah saisit l'anse la

plus solide, qui ne peut se briser. Et Allah est Audient et Omniscient" / S2 V256.

Preuves dans la sunna:

Quiconque atteste qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah puis renie tout ce

qui est adoré en dehors d'Allah, ses biens, sa vie sont sacrés et son jugement

reviendra à Allah Seul

Rapporté par Mouslim

Laa ilaha illa Allah se compose d'une négation et d'une affirmation, laa ilaha (nul

divinité) correspond à la négation de tout ce qui est adoré en dehors d'Allah, et illa

Allah (sauf Allah) c'est l'affirmation que ce droit revient à Allah Seul Sans

associé.

 

Sources :

Shaykh 'Abd Al 'Azîz ibn Bâz

Shaykh Mohammad ibn 'Abd Al Wahhâb Al Waçaby

(tiré d'une question posée à shaykh ibn bâz et du livre al Qawl al Moufeed fî adillati t-tawheed)

traduit par 'Abd Al Qayyûm

" Ô Allah pardonne nous et facilite nous l'apprentissage et la mise en

pratique de tout ce qu'implique laa ilaha illa Allah , et que Tes prières

et Tes salutations soient sur le prophète que tu nous a envoyé, sur sa

famille et ses compagnons, et place nous parmi les partisans de laa

ilaha illa Allah ceux que tu épargneras le jour du jugement, amîn "

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L’Islam se compose de 5 principaux piliers qui, ensemble, forment la pierre angulaire et le fondement de l’Islam. Ces cinq piliers sont : la croyance et le témoignage qu’il n’y a qu’un seul véritable Dieu en droit d’être adoré et que Mohammad est Son prophète et Son messager final, les cinq prières obligatoires quotidiennes, le jeûne pendant le mois de Ramadan, donner aux pauvres « l’impôt de charité » connu sous le nom « Zakat », et effectuer le pèlerinage à la Mecque connu sous le nom « Hadj ». Le Prophète Mohammad (PSL) a affirmé que si un musulman suivait ces 5 piliers, ni plus, ni moins, le paradis lui serait alors garanti. Si vous souhaitez en savoir plus sur la signification de chaque pilier ainsi que leur importance, leur pratique et leur contenu, n’hésitez pas à vous asseoir et discuter avec nous sur Chat Islam Online. Nous disposons d’une équipe de musulmans bien expérimentés qui seront plus qu’heureux de vous expliquer chacun des 5 piliers de l’Islam.

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